NOTRE MAISON BRÛLE ET NOUS REGARDONS AILLEURS
Pour le défenseur de la vie sauvage Jean-Paul Burget qui chaque année se rend en Afrique pour y contribuer à la lutte contre le trafic d’espèces protégées, nul doute n’est possible : nous avons notre part de responsabilité dans cette crise sanitaire.
également guide naturaliste et travaille pour les soins et
la conservation d'espèces sauvages avec diverses
associations ou institutions , le CNRS entre autres.
Pendant le confinement, l'absence de l'Homme a autorisé nombre d'animaux à s'aventurer dans des secteurs qu'ils fréquentaient peu. Des canards, chevreuils, cerfs, daims et sangliers pouvaient à loisir se promener au coeur des villes silencieuses.
Des dauphins, rorquals et requins pèlerins étaient observés près des côtes françaises.
Ce retour rapide de la nature est encourageant, la faune sauvage sait faire preuve d'une grande plasticité à condition que l'Homme la laisse respirer un peu, et surtout cesse de l'anéantir continuellement pour ses seuls besoins. Un exemple très simple que tout un chacun doit intégrer : le téléphone portable si omniprésent dans nos vies contient du columbium et du tantale, des minerais dont l'exploitation en Afrique est à l'origine d'une importante déforestation.
Les épidémies ont de tout temps fait partie de l’histoire de l’humanité, sauf que l’homme, en outrageant la terre, est en train d’en multiplier les occurrences et la gravité.
Les grandes pandémies se propagent d’espèce en espèce, et cette diffusion est fortement dépendante des bouleversements écologiques. En détruisant les milieux naturels des espèces sauvages réservoirs de pathogènes, nous favorisons les contacts entre humains et animaux.
Je me rends chaque année en Afrique, j’y constate les ravages du trafic d’espèces sauvages, le plus lucratif après celui des trafics de drogue et d’armes, et qui contribue fortement au financement des organisations extrémistes et terroristes. 400 tonnes de viande de brousse arrivent chaque année en France pour y être vendues sous le manteau.